Après Cannes et Marseille, c’est au tour de Bordeaux d’adopter une charte des bonnes pratiques environnementales pour la croisière. La Ville de Bordeaux, Bordeaux Métropole, le Pilotage de la Gironde et le Grand Port Maritime de Bordeaux se sont engagés ce lundi. Ils ont signé, avec le soutien des acteurs de la croisière fédérés au sein de Cruise Bordeaux, une charte dans l’objectif de préserver l’estuaire de la Gironde et son écosystème, ainsi que la Garonne en coeur de ville.
Les compagnies qui seront signataires de cette charte prendront 6 grands engagements. Ils visent à réduire l’impact environnemental des navires ainsi que les conséquences sur la vie des bordelais.
Le Boudicca et le Braemar à Bordeaux
Le premier engagement, c’est la réduction des émissions polluantes dans l’air. Même si l’étude de la qualité de l’air menée sur les quais de Bordeaux en 2018 a démontré que les seuils légaux d’émissions de polluants n’ont jamais été dépassés, la charte établie de nouveaux critères. Un carburant à 0,1% de soufre devra être utilisé dès l’entrée dans la zone de pilotage. A ce jour, la loi impose uniquement l’utilisation d’un tel carburant à quai. Les croisiéristes devront également favoriser les escales de navires à propulsion au Gaz Naturel Liquéfie (à ce jour, seuls les AIDAnova et Costa Smeralda ont une propulsion intégralement GNL) ou équipés de systèmes de nettoyage des gaz d’échappement. Le service de collecte des déchets par barge qui a été mis en place par la Métropole devra être utilisé. De plus, il sera interdit d’incinérer des déchets à bord. Enfin, la capitainerie devra recevoir les informations sur la qualité des carburants utilisés et sur les dispositifs de réduction des émissions.
Pour compléter cela, l’engagement numéro 6 induit une réduction de la vitesse sur l’estuaire de la Gironde, dans le même but de réduire les émissions.
En deuxième point vient l’élimination des rejets de polluants dans l’estuaire. Pour faire simple, les eaux usées, même traitées, ne devront pas être rejetées, sauf raccordement au réseau d’eaux usées de Bordeaux Métropole. De même, les eaux utilisées par l’éventuel système de nettoyage des gaz d’échappement ne devront pas être recrachées.
Le troisième critère est la globalisation, en escale, d’une démarche environnementale. Pour cela, les compagnies de croisière devront favoriser les excursions en bus de type Euro6, voir en cars hybrides ou au gaz. Les opérateurs se verront également demandés de ne mettre en route les moteurs qu’au moment où les passagers montent dans les bus.
Les 10 et 11 octobre 2019, le Spirit Of Discovery a fait escale pour la première fois à Bordeaux.
Enfin, les engagements numéro 4 et 5 ont pour objectif de ne pas dégrader le niveau de vie des bordelais. Pour rentrer dans le port de la Lune, les navires doivent passer le pont Chaban-Delmas. Cela entraine des fermetures à la circulation parfois pendant plus d’une heure et demi. L’objectif et d’inciter les paquebots à respecter les préconisations du port et des pilotes de la Gironde afin de minimiser le temps de fermeture du pont. Pour information, les navires n’entrent et ne sortent du port de la Lune qu’à marée haute. De plus, les compagnies signataires s’engageront à réduire l’impact sonore et les sources de vibrations, étant donné l’emplacement en plein centre-ville des quais. La Ville de Bordeaux se réserve le droit, en coordination directe avec le Port de Bordeaux, de déplacer les navires vers des installations plus éloignées des habitations si la gêne était avérée.
L’objectif de cette Charte des bonnes pratiques environnementales est de continuer à développer l’escale de Bordeaux dans un cadre vertueux et dans le respect de l’environnement. En effet, la croisière participe au développement économique du territoire.
Bordeaux accueille chaque année entre 40 et 50 navires de croisière d’une capacité de 80 à 1250 passagers. Les plus gros navires, ne pouvant pas entrer dans le port de la Lune, escalent notamment au Verdon-sur-Mer